6560 - Le Mémorial et le misérabilisme
N. Lygeros
Le Mémorial lyonnais est une réalité. Il représente un acte de reconnaissance et un signe de respect pour toutes les victimes des génocides. Sa dimension dépasse donc de loin le misérabilisme social. De plus, le Mémorial lyonnais appartient à la justice humaine, celle des Justes et non des avocats de pacotille qui tentent par des moyens fallacieux de remettre en cause son existence, sans réaliser que par ce biais, ils collaborent avec les négationnistes du génocide. Cette réalisation est un don. Un don qui était dû depuis longtemps, trop longtemps aux victimes des génocides. Nous ne pouvons donc pas nous laisser piéger dans une procédure judiciaire comme s’il s’agissait d’un vice de forme. Car la forme de la justice ne peut transgresser le fond. La loi est la loi certes. Mais il existe aussi la nomologie. Le législateur le sait bien. Aussi il suffit d’agir dans ce sens. Car il existe l’esprit de la loi et cela est connu de tous dans le pays de Montesquieu.
Face au collaborationnisme, Jean Moulin a choisi l’illégalité. Il aurait été jugé par le gouvernement de Vichy il aurait certainement été condamné pour un acte illégal, peu importe lequel. À présent, un groupe d’individus égoïstes, tentent d’accuser le Maire de Lyon pour avoir permis la construction du Mémorial. Foutaises que tout cela ! Sur le plan humain et pour la mémoire des victimes, il serait préférable que sa décision soit illégale au final. Elle n’en serait que belle. Car elle ne constitue en rien, un mal, sur le plan des valeurs humaines. Si le Maire a donné priorité aux valeurs humaines par rapport aux principes sociaux, il a en cela suivi la tradition décrite par la tragédie de Sophocle à savoir Antigone. Il en est d’autant plus digne. Et si par hasard nous en venions à un arrangement entre avocats, ce ne serait qu’une fois de plus une victoire du misérabilisme social sur l’héritage de l’humanité. Le Mémorial existe mais chacun de nous, désormais, est responsable de son avenir.