Si au cours de la Troisième Croisade, une bataille déstabilisa et mit à mal Saladin qui était réputé invincible jusque-là, c’est bien celle d’Arsouf. Elle eut lieu le 7 septembre 1191. Elle correspond au sommet des techniques tactiques des deux camps et du coup démontre la suprématie du stratège Richard Cœur de Lion face à son ennemi. Les cavaliers turcs des troupes de Saladin tentèrent de désorganiser la structure défensive des croisés afin de créer des ouvertures. Ils commencèrent comme à leur habitude à harceler de flèches les chevaliers et ensuite simulèrent une fuite. Cependant Richard Cœur de Lion imposa la cohésion des rangs et aucun croisé ne tomba dans le piège turc. Ainsi l’armée croisée tint ses positions. Il utilisait une approche globale afin de former en bloc défensif uni. Les troupes de Saladin se concentrèrent sur certains points pour augmenter leur puissance de feu et d’impact grâce aux archers. Ainsi un petit groupe de Chevaliers et d’Hospitaliers complètement harcelés avec de nombreuses pertes, décida de contre-attaquer et sortit de la colonne pour charger. Le roi d’Angleterre aurait préféré attendre encore plus pour parvenir au contournement mais cette manœuvre le força à l’engagement direct un peu plus tôt car il ne voulait pas scinder ses forces avec un front écartelé. Aussi tous les Croisés au grand galop s’abattirent sur les rangs ennemis et le choc fut terrible. L’armée de Saladin dépourvue de premier rang se dispersa pour inciter les croisés à se disperser et contre-attaquer mais Richard Cœur de Lion les maintint en place, et la contre-attaque musulmane se brisa sur le front uni des Chevaliers chrétiens. Cette victoire des Croisés fut décisive mais elle ne produisit pas un changement de phase, car après quelques mois Richard Cœur de Lion retourna en Angleterre pour déjouer les complots.