10549 - Le paradoxe du grand-père
N. Lygeros
Le Maître à penser était né bien avant la Machine à remonter le Temps de Wells, aussi en lisant le Voyageur imprudent de Barjavel, il ne fut pas surpris d’y voir des références. Il trouva certes attachants les deux inventeurs Essaillon, physicien-chimiste, et Saint-Menoux, mathématicien mais le point le plus intéressant et de loin fut pour lui, ce que nous pourrions désormais nommer le paradoxe du grand-père. Il était conscient qu’initialement cette problématique appartenait bien au domaine de la science-fiction mais cela ne l’empêcha pas de s’y intéresser. Après tout le problème des courbes de type temps formées dans l’espace-temps, le préoccupait déjà quand il correspondait avec Carathéodory. Et puis la solution des univers de Gödel allait dans ce sens, fait qui la rendait encore plus surprenante aux yeux des spécialistes. Il s’était demandé s’il y avait une manière élégante de résoudre ce paradoxe. Dans un temps parfaitement linéaire cela engendrait des problèmes d’incompatibilité. C’était à ce moment qu’il s’était posé la question de la possibilité de considérer le temps comme ramifié. Cette segmentation du temps causal permet de venir à bout du paradoxe. Cependant, ces segments temporels ne devraient-ils pas avoir un point commun pour avoir une entité qui appartient à deux causalités différentes. Cela semblait au premier abord comme une faiblesse théorique. Mais rien n’était certain, car cette difficulté était peut-être résoluble après un effort de formalisation. Car la scission initiale en tant que point initial était bien un point de ce type. A cet instant, le Maître à penser chercha l’objet qui n’était pas dans le tableau de Magritte.