22129 - Terrorisme étatique
N. Lygeros
Il ne faut pas se tromper sur les apparences lorsque nous parlons de terrorisme et surtout lorsque celui-ci revendique un statut étatique, en particulier si ce dernier est déjà capable de nettoyage ethnique, de crimes de guerre, de crimes contre l’Humanité et de génocide. Il est préférable de ne pas penser que Daech en tant que structure, provient d’une séquence aléatoire événements car la réalité est clairement différente. Il correspond à un schéma qui sans être véritablement élaboré n’en est pas moins un programme. Ainsi l’absence de stratégie dans son développement n’est que superficielle et elle est due à l’observateur et non à l’observé. En gros, la vision programmatique comporte trois étapes à savoir le harcèlement de l’ennemi via des attentats, l’administration de la sauvagerie et enfin la proclamation du califat. Cependant il existe aussi la stratégie de l’internationalisation du conflit afin de ne pas être dépendant des structures locales. Ainsi du local, nous passons d’abord à une délocalisation qui correspond à l’élargissement de la structure au voisinage mais ensuite à la création de liens topologiques à grande distance dans le but de créer un réseau plus robuste en évitant de n’être qu’une seule cible, de plus ce positionnement permet de créer des diversions qui occupent les ennemis. De cette manière, la structuration étatique gagne du temps pour établir sa loi implacable et sa propagande. Via la religiosité des masses, la religion comme ordre social et politique et une société militarisée, le terrorisme étatique cherche à se développer pour asseoir son pouvoir de manière stable. A partir de cette analyse, il est clair que tout retard en matière de réponse ne peut que faciliter cette escalade. Aussi nous savons ce que l’Humanité attend de nous.