22425 - Les iconoclastes du XXIème siècle
N. Lygeros
Même s’il est difficile de faire des comparaisons intertemporelles, il est compréhensible qu’il existe des similitudes voire même des analogies entre les iconoclastes qui tentèrent de s’emparer de l’Empire Byzantin et l’organisation terroriste Daesh qui tente d’écraser les quatre grandes écoles de la tradition musulmane. Cette approche subversive via la notion de non représentation a été entreprise par les iconoclastes pour mettre à mal tout un empire sous prétexte de pureté alors qu’il s’agissait simplement de détruire une civilisation. Car cette pureté prétendue n’était qu’un instrument de torture dont la fonction principale était de déraciner la structure, de son socle traditionnel. Elle ne représentait en rien une abstraction théologique mais bien une hérésie capable et coupable de crime contre la religion, désincarnée dans sa nature, car incapable d’être humaine, et dans ce sens, susceptible de commettre un crime contre l’Humanité, si elle n’avait pas été stoppée par une contre-attaque de la tradition qui ne supportait plus d’être une victime passive et qui s’est transformée en un Juste actif prêt à lutter contre cette forme de barbarie. Ainsi l’accusation d’idolâtrie a été remise à sa place et l’Empire Byzantin a retrouvé sa grandeur pour redevenir la Byzance que nous connaissons. Les saccages, les massacres, les tortures, les mutilations effectuées par Daesh sont des exemples similaires. Ils visent officiellement une forme d’idolâtrie mais ils ne sont que des actes préparatoires à un génocide. Sans défense, la tradition sera tellement mise tellement à mal qu’elle risque de sombrer dans le néant religieux. Car ce terrorisme n’est pas habituel dans le sens où il rejette même les fondements de la religiosité diachronique car il est tempucide, puisque c’est un tueur du temps de l’Humanité.