22619 - Le processus de décolonisation n’a de sens que pour des colonies
N. Lygeros
Si nous examinons la notion fondamentale pour l’Espagne de Reconquista pourrait-on la qualifier de colonisation ? Certainement pas. Puisqu’il s’agit d’une libération. Si nous considérons le processus de libération de la Grèce du joug ottoman pourrait-on le nommer colonisation ? En aucune façon. Dans ces deux cas, les envahisseurs du passé pourraient-ils demander à ces pays d’être dans une commission de décolonisation afin de corriger leur histoire ? Absolument pas. Il est clair que l’histoire ne peut être remaniée. Aussi s’il existe une tentative dans ce sens, c’est alors simplement de la propagande. Or celle-ci existe dans d’autres cas, et nous sommes obligés de l’affronter car elle est manipulatrice par nature et ses effets sont dévastateurs. En se basant sur les Droits des Peuples Autochtones, nous voyons qu’il est difficile d’accuser ces derniers d’être des colons sur leur propre territoire. Et pourtant, certains pays le font et cela fait même partie de leur politique étrangère en tant que fer de lance. Pour cette raison, le mauvais positionnement dans un cadre formel inadéquat engendre des problèmes intrinsèques qu’il est impossible d’éviter par la nature des choses. Si l’Espagne et la Grèce étaient dans une commission de décolonisation par rapport à l’Espagne et la Grèce, toute leur argumentation serait systématiquement et fallacieusement mise en défaut grâce à la possibilité de présenter les anciens occupants comme des victimes qui ont été rejetés et dont les droits ont été bafoués après respectivement 600 ans et 400 ans de vie sur ces terres. Et toute réponse de leur part serait considérée comme malhonnête car elle partirait du principe qu’il s’agit d’une interprétation. Ainsi le problème n’est pas de répondre correctement et habilement dans un mauvais contexte mais de sortir de ce contexte pour s’affranchir de la propagande qui lui est associée.