75691 - Musique de chambre
Ν. Λυγερός
Les instruments qui étaient dans la pièce représentaient le complémentaire des tableaux. Ces derniers appartenaient au passé comme les premiers au futur. Les tableaux constituaient l’achèvement d’un processus tandis que les instruments en étaient le point initial. Ses instruments étaient dans leurs étuis, protégés mais toujours prêts à partir au combat, à la recherche d’une nouvelle partition à exécuter. C’était dans ce sens qu’il voyait en eux la couleur de l’atelier qui devenait alors la chambre de musique. Car c’était dans cette pièce qu’il travaillait ses morceaux et même ses compositions. Dans ces instants, son corps entier se remplissait de notes pour devenir à la fin un orchestre. Il ouvrit le couvercle et s’empara de sa mandoline Jérusalem. Il avait écouté juste avant un passage de l’Été de Vivaldi et il voulait étudier certains doigtés. Rapidement, l’atelier changea d’époque et de lieu. Il était désormais à Venise au moment de la tempête. Cette sensation le transporta sur le champ et il revit certains lieux qui avait été enfouis dans sa mémoire. En poursuivant son chemin musical, il se retrouva sur la place San Marco. Il était désormais prêt à peindre un nouveau tableau.