8874 - Monument du génocide des Pontiques dans le Pont-Euxin – Michalis Charalambidis
Michalis Charalambidis
Si tu la nommes noire, tu la feras rouge.
Il y a des milliers d’années, nos ancêtres ont transformé avec la civilisation, l’économie, l’écologie, le commerce, l’agriculture, leur amour du beau, l’inhospitalier Pont-Euxin en lieu d’hospitalité. Ils l’ont nommé Pont-Euxin, la mer hospitalière. Si on enlève les Pontiques de l’Euxin, le Pont-Euxin n’a pas d’histoire, de civilisation, il s’appauvrit.
Des siècles plus tard, des hordes venues d’Asie Centrale l’ont transformé de force en Mer Noire. Il était inévitable qu’ils la fassent rouge à un moment, une mer rouge. Non pas avec des couleurs naturelles mais avec le sang de millions d’Arméniens et de Pontiques. Des centaines de milliers de Sinope jusqu’à Rizounta, ont été massacrés et jetés dans l’eau, la peignant ainsi en rouge durant la période 1915 – 1923. Les eaux des fleuves du Pont étaient rouges lorsqu’elles atteignaient le Pont-Euxin en raison des hécatombes de victimes d’Amassia, de Sérastia, de Merzifounta, de Tripolis, d’Irzeroum, de Santa. Cela n’honore ni les Pontiques ni les autres peuples qui vivent près de cette mer, l’absence de tombe, d’un signal, d’un monument de la mémoire et de l’honneur des morts. Il peut être érigé dans une des villes du Pont. Que symboliserait-il ? Les muses, la mémoire, la musique. Il serait fier de cela, un de mes camarades de combat, le grand Odysséus Dimitriadis. La musique vient des muses.
Le monument rappellera le sens, les valeurs de la philanthropie, de l’altruisme qui a engendré Aimez-vous les uns les autres, Aime ton prochain. Quand l’altruisme retournera, après cinq-six siècles dans le Pont, à Sinope, à Amissos, à Trébizonde, nous aurons là-bas aussi des monuments des Muses et non des sirènes, des monstres. Les monuments de la haine qui salissent aujourd’hui la terre sacrée du Pont. Le temps du retour des Muses, de l’humanisme dans le Pont, est proche.