1435 - Une question de timing
N. Lygeros
Pour la cause arménienne, il est essentiel de savoir quel est le moment le plus opportun pour mettre le gros des troupes sur un projet spécifique. Car la reconnaissance du génocide arménien représente une véritable guerre dans le domaine de la paix. Aussi, il est nécessaire de choisir avec perspicacité ses batailles. Sur le plan de l’Union Européenne, la question orientale constitue de facto un champ de bataille qui doit être exploité pour mettre en avant la cause arménienne. Tout d’abord le cadre est non seulement propice à une action mais en exige une. Il existe déjà un front dynamique avec le problème de la reconnaissance de la Démocratie Chypriote et la défense française est bien en place et ce, malgré l’ouverture anglaise. De plus comme il s’agit à nouveau d’un problème de reconnaissance, les deux causes peuvent être combinées. Car dans les deux cas il s’agit d’une remise en cause des données historiques. Malgré le travail des lobbies de nombreuses personnes en Europe mais aussi en France qui est l’emblème des droits de l’Homme, ne sont pas conscientes de la gravité de la situation. Il est important d’ériger des monuments en souvenir du génocide et de ses 1.500.000 victimes, seulement cela ne suffit pas. Nous devons augmenter nos efforts et intervenir au niveau stratégique et non uniquement médiologique. Car dans le cas précis de la question orientale, il ne s’agit pas de convaincre les peuples de l’Union Européenne qui se sont déjà exprimés à ce sujet via de multiples sondages mais des corps diplomatiques. Car ce sont ces derniers qui ont le dernier mot. Lorsque l’histoire a démontré les erreurs commises avec le régime nazi sous prétexte que son fondateur avait été élu démocratiquement, il était déjà trop tard car nous vivions la période de guerre. Dans le cas présent, la cause arménienne n’est pas seulement réduite à sa propre histoire. Elle est le fer de lance de la pensée libre qui lutte contre l’oppresseur. Ce régime dans sa tactique diachronique et inchangée exploite l’effacement de l’histoire pour commettre ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité. La souffrance arménienne est la preuve de son passé noir. Elle est le témoin d’un procès qui n’a pas encore eu lieu faute de juge capable d’imposer sa volonté au coupable. La cause arménienne est la seule qui puisse démontrer que la mentalité orientale est toujours la même dans le domaine des droits de l’Homme. Tout guerrier de la paix peut être critiqué ou remis en cause par la diplomatie cependant aucun d’entre eux ne peut toucher la cause arménienne car lorsqu’un peuple a tant souffert plus rien ne peut briser sa volonté. C’est en cela que la cause arménienne est un exemple à suivre et à renforcer.