1670 - L’humanité de Lyon
N. Lygeros
Fay, je te pry, prince plein de doulceur,
Prince divin, des lettrés défenseur,
Fay que je soys par ton vouloir absouls,
Et tu voiras, si bien tost ne resouls
Dedans Lyon faire ma residence
Pour myeulx poulser, que devant, l’eloquence
Tant en latin qu’en françoys, que myeulx j’ayme,
Et que je veulx mettre en degré extreme
Par mes labeurs, soit comme traducteur,
Ou comme d’oeuvre, à moy propre, inventeur.
En lisant les derniers vers d’Etienne Dolet,
Comment oublier son jugement dernier,
Comment ne pas voir la grandeur d’âme
De cette victime lointaine du complot des placards,
De cette humanité qui vécut à Lyon
Seulement pour mourir au milieu de ses livres,
Seulement pour imprimer deux saisons en enfer,
Sans verser une larme d’antan pour cette passion du françoys.