L’histoire des croisades n’était pas terminée. De cela, tout le groupe de choc en était conscient. Certes l’histoire officielle mettait une fin à cette entreprise de contre-attaque. Mais la réalité de l’attaque n’avait pas cessé un instant. Aussi malgré l’indifférence de la plupart des gens, de la société de l’oubli, le groupe de chocs s’était préparé à livrer bataille pour le grand bleu. Il s’agissait d’un enjeu méditerranéen et européen à la fois. Peu à peu, chacun d’entre eux réalisait l’ampleur de la tâche à accomplir. La Rose, le page, la bibliothécaire, le diplomate, le profond et les Chevaliers s’équipaient de leur arsenal. Car la bataille navale serait rude et de longue haleine. Tout le monde attendait le signal du Maître pour le début des opérations. La stratégie était en place, il fallait désormais l’appliquer. Le décor était en place et la lecture du meilleur des ambassadeurs n’avait pas été inutile. Ce n’était donc pas seulement un hommage à un érudit mais une nécessité de comprendre les subtilités de la recherche opérationnelle dans le domaine. Il fallait construire des alliances stratégiques qui allaient dans le sens de l’histoire car celles de circonstances n’avait plus lieu d’être. Leur mission n’était pas ponctuelle via la ramification, ils devaient prendre un chemin ou plutôt une branche qui conduisait à une approche fractale. Les diagrammes de Voronoï et la triangulation de Delaunay, n’était qu’une étape statique de la dynamique de la topostratégie. En effet, le comportement stratégique des adversaires codé dans la théorie des jeux, conduisait à des affrontements et pas seulement des frictions.

Par sa structure le groupe de choc ressemblait bien plus à un hypergroupe mais cela n’avait plus aucune importance sur le plan formel. Il se devait de transformer l’impensable en utopie et ce résultat était acquis désormais. Il avait métamorphosé cette utopie en vision. Cet objectif achevé, il fallait à présent passer à l’acte pour créer cette nouvelle réalité indispensable à la liberté des hommes contre la barbarie. La résistance serait acharnée mais le résultat en valait la peine malgré les sacrifices à endurer. Aucun d’entre eux, ne pouvait oublier les batailles du passé, la guerre de mille ans, les génocides, aussi leur chemin était lumineux. Leur œuvre était à l’instar d’un phare à construire en pleine mer afin d’aider par son immobilité spatiale, le voyage temporel des hommes. Le groupe de choc était un groupe d’hommes immobiles. Car c’était l’unique moyen d’allier l’Humanité et le Temps dans cette entreprise. La branche de la ramification avait été choisie par le Maître. Il ne restait plus au groupe de choc qu’à parcourir celle-ci avec l’opérateur de création et celui d’annihilation pour accomplir son schéma mental. Le travail en surface était terminé. Il fallait agir en profondeur désormais. Ainsi le groupe de choc s’enfonça dans le temps humain pour ne revenir à la surface que lorsque le grand bleu existerait enfin. Ceci était une autre histoire et elle appartenait à la chronique du futur. Telle fut la décision du Maitre.