“Le Sultan, malgré la parole de fon Vifir,
les avoit fait arrêter; & pour intimider leurs semblables,
il les fit fcier par la moitié du corps,
& il ordonna qu’on en abandonna les membres
aux chiens & aux animaux carnaciers.”

Si tu n’as pas souvenir de cela
c’est simplement que tu ne lis pas
l’histoire de nos blessures
et c’est aussi pour cette raison
que tu penses que ceci n’a pas
l’importance que nous lui donnons.
Et pourtant maintenant que tu lis
ces quelques vers de l’ancien livre
tu te demandes ce que désirent
ceux qui se revendiquent de cette engeance
car comment comprendre
cette obstination et cet acharnement
pour exterminer la moindre résistance
dans les îles blessées par la barbarie.
Je ne veux t’en dire plus pour le moment
car tu n’es pas encore prêt, mon ami,
à affronter la vérité de l’histoire
afin de te préparer à celle de l’avenir
qui te semble encore incertain
malgré les marques du temps.
Sois patient donc et lis toi-même
l’histoire de ces hommes libres
qui ont tout sacrifié pour nous
sans qu’aucun de nous ne le leur demande.