Il écoutait les suites de Bach pour violoncelle et voyait ce tableau musical dans cette chambre qui ressemblait à un petit atelier de peinture. La force de Bach soutenue par la puissance et la profondeur du violoncelle, s’assemblait avec la couleur de tableaux pour en engendrer un nouveau. C’était l’introduction d’une nouvelle essence dans le parc de la peinture. Même les instruments autour de lui ressentaient cette touche. Il reprit son carnet pour y déposer quelques notes comme des gouttes sur la toile où le papier qui devaient devenir par la suite une œuvre à part entière. Les mouvements de l’archet donnaient vie au violoncelle. Ils étaient ensemble dans un lien qui avait traversé le temps pour créer cette harmonie. Sa main droite sur l’archet s’agitait avec souplesse et fermeté. Quant à sa main gauche, elle recherchait avec ses doigtés la pureté d’un son. Cette combinaison lui rappela non seulement sa manière de tenir le pinceau et sa palette mais aussi cette complémentarité si caractéristique du couple à la recherche d’un plaisir dual qui va au-delà de la fin grâce à la multiplicité et à la polycyclicité pour atteindre une forme de perfection. Voilà ce qu’il voyait dans le tableau musical de Bach.