Il avait en tête la viole de gambe comme dans tous les matins du monde, aussi il était nécessaire de jouer de cet instrument à l’instar de Marin Marais. Il y avait pensé après avoir tenu le violoncelle à l’horizontale. Comme si c’était un véritable corps humain. Cependant il était encore dans son lit au moment où il eut cette pensée. Il était dans la position de l’instrument. Comme s’il était une viole de gambe. Alors il songea à l’archet et à sa courbure spéciale. Ainsi il sentit la première note de la partition qui donnerait la tonalité. Il rechercha la suite dans sa mémoire comme si ses mouvements la reproduisaient. L’instrument l’entraînait dans un rythme irrépressible, à couper le souffle. Il le ressentit dans sa respiration qui était devenue polycyclique. Puis arriva le moment du changement de phase celui de la libération qui n’était autre que celui de la bifurcation. Cela aboutit à une explosion de notes qui allait bien au-delà de la fantaisie contrapuntique. À la fin de la partition, au point d’orgue, il regarda sa jambe et sourit puisqu’il avait retrouvé l’étymologie de l’instrument du passé.