75575 - L’essence de la peinture
Ν. Λυγερός
Dans son petit atelier, il était assis à son bureau. À gauche, les partitions musicales, juste à côté les carnets qu’il n’avait pas encore utilisés et enfin ses pinceaux, ses couteaux et fusains. Ce microcosme semblait simple mais il ne l’était pas car il avait en lui tous les éléments d’une complexité naturelle. Dans la nuit, il avait reçu une étrange commande. En effet la commanditaire désirait être surprise, aucun autre détail n’avait accompagné sa demande. Il était complètement libre. Sans le réaliser totalement il avait pensé à Vincent van Gogh qui avait été accusé de faire des autoportraits alors qu’il avait simplement des difficultés à trouver des modèles. Il examina ses couleurs mais il ne lui restait plus que le noir de Mars et le Blanc de Titane. De plus, alors que l’atelier était rempli de tableaux, il n’avait plus une seule toile de libre. Son regard croisa à nouveau ses pinceaux et celui qui était le plus grand et le plus imposant lui donna une idée qu’il n’avait jamais eu auparavant malgré ses années dans le monde de la création. Il prit le pinceau brosse, langue de chat, en soie naturelle et débuta son œuvre grâce à l’essence de la peinture.