La scène se passe dans une cuisine. Un homme s’affaire sur le foyer. Il semble entièrement préoccupé par la préparation de son plat.

Arnaud : Personne n’attache de l’importance aux choses simples. Pause. Pourtant dans un simple pignon se cache tout un pin… Silence. Où sont les courgettes ? Pause. Ah oui ! Je me souviens maintenant. Elles sont avec les aubergines. Il les prend dans le frigidaire. Ces produits sont magnifiques… Et ces couleurs ! Quelle beauté ! Je vais les éplucher en laissant de cette couleur pour s’harmoniser avec la blancheur de la pulpe. Pause. Oui, c’est cela, trois couleurs pour le fond de la tarte. Il est vrai que ce n’est pas la recette originale mais les recettes sont aussi faites pour être modifiées. Il étale sa pâte. Après tout, que serait un thème sans variation ? Les courgettes sont cuites et il les met dans la pâte. Il me faut un peu plus d’huile mais pas trop. Il verse de l’huile d’olive sur les aubergines. C’est un peu long comme préparation mais c’est tellement bon. Il prend ensuite de la crème fraîche et des œufs pour faire le liant, puis il s’assied près de la table et prend un livre. Ce livre est vraiment étonnant… C’est encore la même scène mais interprétée par un autre personnage… Et encore un autre. Silence. Même recette, exécution différente. Pause. Même réalité, interprétation différente. Toujours le même thème et à chaque fois une autre variation. Silence. Au fond, c’est comme la vie. La vie est toujours la même, mais aucune vie ne se ressemble. Silence. Voilà c’est prêt. Il déverse les morceaux d’aubergine sur la pâte, ajoute la crème fraîche avec les œufs. Les pignons, les pignons. Il ne faut pas les oublier. Il met les pignons et enfourne la tarte. En attendant, voyons la suite de cette histoire. Il reprend le livre.