Bien souvent avec Albert
tout semblait permis à la société.
Elle n’hésitait pas à le critiquer
pour sa judaïté, sa différence,
son caractère exceptionnel,
sa bonté et son génie.
Elle était prête à tout
pour parvenir à ses fins
mais en vain.
Albert appartenait à l’humanité.
Aussi l’idée de l’approcher
avec la technique du pop art
était doublement subversive.
Il y avait quelque chose d’indécent
et en même temps cette sensibilité
compréhensible que de ceux
qui connaissaient l’incompréhensible
de ce monde qui est le nôtre.
Il s’attacha au regard
tout au long de l’exécution
de cet étrange portrait
afin de ne pas tromper le maître
sur ces intentions.
Depuis fort longtemps
il le suivait dans ses recherches,
s’insinuait subrepticement
dans ses carnets de physique
afin de l’aider à comprendre
les secrets de la Relativité Générale.
Toujours doux le maître mort
face au non-né
ne cessait d’expliquer
à travers ses écrits
non seulement l’évolution des idées
mais surtout comment il voyait le monde.
Voilà pourquoi il accepta
le pop art dans sa mémoire du futur.