5412 - Dans la volupté du vert
N. Lygeros
« La couleur ici est vraiment très belle.
Quand le vert est frais, c’est un vert riche
comme nous en voyons rarement dans le Nord,
un vert apaisant.
Quand il est roussi, couvert de poussière,
il ne devient pas laid pour cela,
mais le paysage prend alors des tons dorés
de toutes les nuances: or vert, or jaune, or rose,
ou bronzé, ou cuivré, enfin du jaune citron au jaune terne,
le jaune, par exemple d’un tas de grain battu.»
Dans l’apprentissage du vert de Provence
Vincent était un maître au regard d’enfant.
Il n’était ni blasé, ni lassé par la beauté
mais découvrait chaque jour sa volupté.
Et pour lui rendre hommage,
il n’hésitait jamais à surcharger sa toile
de cette parure de vert émeraude
montée sur le phtalo d’un Véronèse
sans avoir nullement besoin
de rajouter une once d’une autre couleur
tellement il avait touché de près
l’essence de la nature dans le sud
à peine soupçonnée de ses habitants.