5356 - Souvenir d’Évariste
N. Lygeros
Il fallait continuer à écrire
comme si cela était un devoir
malgré la fatigue et la nuit
du moins tant que l’encre vivait.
Car c’était la fin, c’était certain.
Il fallait laisser une trace
comme si c’était un testament
afin que les autres mathématiciens
touchassent la vérité
de cet étrange groupe.
Et puis il n’y avait pas de lendemain
sinon celui du duel
où l’absurde vaincrait la raison
sans avoir à se justifier
d’avoir commis un crime
contre l’humanité d’un homme.