3306 - Les nouveaux justes
N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras
Dans la maison au piano.
Agathe : Je ne vous imaginais pas comme ça…
Michel : La tentative est déjà importante.
Myrsini : Comment l’avais-tu imaginé ?
Ange : Il vaut mieux qu’elle ne le lui dise pas…Silence.
Agathe : En tout cas pas ainsi… Un temps… Ce ne serait pas mieux de se tutoyer ?
Myrsini : Oui, oui, bonne idée. Silence.
Ange et Michel se regardent et acquiescent.
Bien.
Agathe : Que vais-je vous offrir ?
Myrsini : Tu le sais, toi !
Agathe lui fait un clin d’œil.
Viens avec moi.
Agathe : J’arrive.
Elles vont faire du café dans la cuisine.
Ange : Ne lui en veux pas.
Michel : Il n’y a pas de problème.
Ange : Je le sais, simplement je ne veux pas qu’elle te blesse.
Michel : Dimitris va-t-il être content ?
Ange : C’est toi qui vas me le dire. Il s’assoit au piano.
Michel : Tu vas jouer maintenant ?
Ange : Tu ne veux pas ?
Michel : Je vais juste m’asseoir pour mieux t’écouter.
Ange : Installe-toi où cela t’arrange…
De la cuisine. Ces gens ne s’arrangent pas avec moins que… Ange commence à jouer.
Agathe : Pourquoi ne me l’as-tu pas dit ?
Myrsini : Quoi ?
Agathe : Qu’il n’est pas chauve, qu’il ne porte pas de lunettes, que…
Myrsini : Qui penses-tu qu’est Michel Foucault ?
Agathe : C’est un philosophe, non ?
Myrsini : Mais Foucault était aussi…
Agathe : Oui, je sais.
Myrsini : Je ne m’imagine pas que tu croies que…
Agathe : Mon Dieu non !
Myrsini : Et alors ?
Agathe : Tous les philosophes ne sont pas anormaux ?
Myrsini : Qu’est-ce que c’est que cela encore ! Qu’est-ce que c’est que tous ces préjugés !
Agathe : Alors ça… J’en ai eu pour mon argent.
Myrsini : En souriant. Parce que tu crois que j’ai si mauvais goût ?
Agathe : Non, bien sûr… Un temps. Simplement je me disais qu’avec tes goûts artistiques…