2884 - L’intersection européenne
N. Lygeros
– Nous ne cessons de parler de l’Union Européenne
– Est-ce mal ?
– Non, pas en soi.
– Alors je ne saisis pas.
– Nous devrions parler de l’intersection.
– Que veux-tu dire ? Cela n’existe pas.
– Au contraire, cela existe alors que l’union doit se réaliser.
– Mais de quelle institution parles-tu ?
– D’aucune ! Je ne crois pas aux institutions !
– Est-ce un nouveau concept alors ?
– Il est diachronique.
– De mieux en mieux. Pourrais-tu être plus précis ?
– L’union n’est pas simplement la réunion d’ensembles disjoints.
– De la théorie des ensembles à présent !
– Tu m’as demandé d’être précis.
– Je ne parlais tout de même pas d’une précision mathématique.
– En tout cas, l’idée c’est que nous avons des choses en commun.
– Personne ne le conteste !
– Mais personne ne le met en exergue.
– C’est vrai aussi.
– Alors qu’il s’agit du plus puissant des arguments.
– Des arguments de qui ?
– De l’Union.
– Nous voilà revenus à l’Union.
– C’est notre objectif mais pas le moyen.
– Aussi c’est l’intersection qui serait l’argument.
– Tout à fait.
– Dans le cadre de l’élargissement.
– Et même de la succession d’élargissements que nous avons vécue.
– N’exagères-tu pas ?
– Absolument pas.
– L’élargissement se fonde sur l’intersection sinon il perd son sens.
– En élargissant nous retrouvons les éléments communs de l’intersection.
– De cette manière l’élargissement est une procédure de complétude.
– Et la capacité d’absorption apparaît comme une prérogative.
– En ne parlant que de l’Union nous oublions l’intersection.
– Alors que celle-ci est notre passé.
– Et l’Union notre avenir.