2520 - La simplicité de la mort
N. Lygeros
Certaines choses sont simples.
La misère et sa grandeur.
Simples comme la mort.
Peut-être même trop simples.
Aussi les gens les rejettent.
Comme si elles n’existaient pas.
Comme si elles ne devaient pas être.
Seulement cela ne change rien.
Les hommes le savent.
Car il faut une fin
pour avoir un commencement.
Il faut que l’éternité meure
pour laisser place à la vie éphémère.
Sans cela comment supporter
le fardeau et la condamnation.
Sans cela comment admirer
le sacrifice de la résistance.
Nous refusons l’essentiel
pour désirer le superflu.
Nous nions la mort
mais c’est pour renier la vie.
Car dans la société de l’oubli,
dans la suprématie de l’indifférence,
la mort ennuie.
Elle montre la dignité de l’homme
face à l’absurde de la société.
Elle montre la voie
malgré les interdits.
Elle libère l’humanité
du fléau de l’espoir.
Elle est la révolution.