24407 - Les conséquences du passé sur le Sahara occidental
N. Lygeros
Une vision synchronique du Sahara occidental ne permet pas d’identifier la véritable problématique du conflit. Sans la vision diachronique, il est difficile de ne pas interpréter le présent de manière arbitraire. C’est d’ailleurs cela que tentent de faire certains pays pour cacher leurs revendications subversives. Le Sahara occidental n’est pas dépourvu de passé et l’existence de la notion d’allégeance en est preuve tangible. Cette histoire a d’ailleurs subi de nombreuses blessures en raison de l’opportunisme de certains. Les différents confits tout au long des derniers siècles ont provoqué des flottements sur la notion de frontières. Cela provient aussi d’une vision de la topologie humaine car la géométrie a peu de sens dans le désert. Aussi certains en ont profité pour dire que les frontières coloniales ne pouvaient être remises en question alors que leur existence même dépend directement de la colonisation. Quant à leur Etat, n’est-il pas lui-même la négation du colonialisme? Alors pourquoi une telle obstination sur le tracé des frontières? La raison est simple. Avant la délimitation certains pays n’avaient de sens alors que d’autres avaient un passé historique qui ne dépend nullement de la période de la colonisation. Ainsi nous en arrivons à un paradoxe puisque ceux qui ne cessent de parler de décolonisation à tout bout de champ et même hors contexte, sont les plus fervents défenseurs des frontières coloniales. Pourtant nous savons que celles-ci ont été imposées par des raisons d’une part de simplicité dans un désert et d’autre part pour les ressources naturelles. Aussi un retour dans le passé antérieur à la colonisation met en valeur l’histoire de certains pays et met en exergue son absence pour d’autres.