23430 - La révolution marocaine
N. Lygeros
Si le Maroc veut véritablement résoudre le problème du Sahara occidental, il ne doit pas se contenter d’un changement d’appellation et de mouvements diplomatiques face à un agresseur résolument dogmatique et autoritaire. Son évolution au sein de l’espace africain est nécessaire et cela est incompatible avec une politique de l’autruche qui consiste à affirmer que si je n’appartiens pas à une structure ou à une institution alors les actes de celle-ci, je ne les reconnais pas et par conséquent, ils n’existent pas. La mise à l’écart voulue de structures africaines n’apporte absolument rien à la résolution du conflit saharien. Il ne fait que le jeu de l’adversaire qui persiste de manière fallacieuse à parler de décolonisation, alors qu’il s’agit d’une libération du territoire et d’une reconquête d’une intégrité territoriale. Ainsi un Ministre des Affaires Etrangères ne peut tout faire, surtout si son pays a choisi, institutionnellement parlant, la voie de l’enclave pour protester contre l’inacceptable. Le Sahara occidental a besoin du Maroc, car il est le Maroc, mais si le Maroc joue son rôle d’état africain et ce à l’échelle mondiale. Sinon cette aide est peu efficace. Etre en retrait ne permet pas de lutter de manière concrète pour la cause du Sahara Occidental. Il est donc nécessaire de penser de manière plus globale le problème et de réaliser qu’une politique seulement diplomate et pas assez stratégique ne fait que perdurer un problème qui se transforme en problématique pour l’ensemble du pays. Il ne s’agit donc pas de regarder le Sahara Occidental comme un cas particulier, comme une exception mais comme un tout marocain qui a besoin d’agir au niveau de la grande stratégie internationale.