22295 - Les retombées russes en Turquie
N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras
Le régime turc croit peut-être que la Russie est comme tous les autres Etats qui se trouvent à sa périphérie mais c’est clairement une erreur stratégique. Il se peut aussi qu’elle veuille jouer à la limite sur le plan militaire dans un plan d’action stratégique mais cela non plus n’est pas valable car la géopolitique ne se limite pas à ce niveau, car il y a l’énergie, l’économie, et même le tourisme qui jouent un rôle important dans cette confrontation. Et comme la Russie considère, l’attentat contre le Sukhoi-24, comme une trahison, elle ne peut admettre qu’une conversation téléphonique pourra clore le sujet. Ce n’est même pas dans l’intérêt de la Russie d’arrêter le processus à ce stade, car elle peut avoir de nombreux avantages sur le plan géopolitique, et non pas seulement localement dans la région. Nous savons que la Russie a un intérêt stratégique en Syrie et ne laissera pas le champ libre à l’organisation terroriste Daesh. Par conséquent, tout obstacle à la réalisation de cet objectif constitue un nouvel objectif, et donc il n’existe pas de cadre de compromis. Les retombées russes n’en sont qu’à leur début et le coût financier sera important pour la Turquie, surtout si nous le combinons avec le fait que l’Amérique est déjà décidée à envoyer des instructeurs pour aider les Kurdes dans l’affrontement avec l’organisation terroriste Daesh.