21941 - Le mouvement de la tour
N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras
Il était une fois une tour. Elle était isolée sur un blanc tenace et fonctionnait comme un phare en montagne. Elle avait les étoiles dans la bouche et le soleil au cœur. Elle vivait solitaire l’hiver sans rien attendre des sociétés. Ainsi elle fut surprise de voir des gens venir dans cet endroit après des siècles. C’étaient des inconnus, sauf un. Celui-là elle le connaissait et ne l’avait pas oublié, puisqu’elle avait même conservé dans la bibliothèque son épée brisée avec l’étrange poignée. Ils ouvrirent la porte en bois et ce fut plein de vie. C’était la première fois après tant d’années qu’elle entendait des voix humaines. Et quand ils allumèrent la cheminée, se mirent près de la table de l’enseignement et qu’ils commencèrent par la prière, la tour comprit que le Temps était avec elle et que l’échiquier avait à nouveau ouvert son monde. Soudain, elle se sentit comme une tour d’ordinateur qui calculait avec les noyaux humains l’avenir de la suite. Elle n’était plus une machine de Turing, mais se tournait lentement à travers le Wiener avec une autre intelligence qui jouait collectivement et par équipe. Elle ressentit en elle la nécessité d’une ouverture et d’une aide. La tour avait changé la nature de l’esprit du grand bleu et le voyage séculaire lui semblait des moments de scénarios où l’analyse rétrospective conduisait à la synthèse de l’avenir. Elle ne connaissait pas encore les missions et ne voyait que la théorie des nombres. Mais la bibliothèque fut activée aussi et les premières données commencèrent à remplir la mémoire du futur. Ainsi commença le premier tour de polycyclicité, mais la plupart ne le savaient pas et eux vécurent bien et nous mieux.