21675 - L’autonomie du Sahara occidental
N. Lygeros
L’autonomie du Sahara occidental n’est pas une vue de l’esprit. Elle ne correspond pas non plus à une simple revendication mais à une réalité historique de plusieurs siècles. En d’autres termes, il ne faut pas seulement l’envisager comme une résolution politique car celle-ci pourrait être artificielle. Ici nous avons en l’occurrence une approche robuste car elle a des fondements historiques. Même au Maroc et certains diplomates ont tendance à présenter cette proposition comme un compromis qualifié via la théorie des jeux coopératifs comme une solution de type gagnant-gagnant, néanmoins ce n’est pas uniquement cela. Car si nous revenons en arrière dans le temps, non pas plusieurs siècles mais juste au XIXième siècle comme avec le Traité de 1845, nous pouvons comprendre la réalité autochtone du peuple. Nous pouvons saisir les enjeux économiques qui ont changé la donne, seulement à partir de 1952 et réaliser combien la situation actuelle est artificielle, en raison de choix politiques dans le passé qui ne devaient plus rien à voir avec les données actuelles. Le problème fondamental, c’est qu’il existe bien peu de personnes capables d’asseoir leur conception géopolitique sur une chronostratégie qui comporte nécessairement des éléments historiques fondamentaux. C’est cet aspect diachronique dans l’approche qui manquait aux uns par ignorance et aux autres par volonté. C’est d’ailleurs pour cette raison que la notion tout à fait fondamentale d’Etat-Nation n’est pas assez mise en exergue. Alors que celle-ci permet de réaliser et ce, de manière efficace que la problématique n’est pas un problème de nature coloniale mais bien de renforcement de libération de territoires. Une approche topostratégique met déjà en évidence l’importance de l’océan et celle qui est chronostratégique de la relation du peuple avec celui-ci. Car bien souvent, nous parlons du peuple du désert alors qu’il s’agit du désert océanique et ce point clef du point de vue stratégique est d’une telle stabilité qu’il représente un attracteur dans ce système dynamique, et c’est dans ce sens qu’il faut concevoir l’autonomie du Sahara occidental.