1795 - Les morsures de l’or
N. Lygeros
Il ne restait plus rien des victimes de l’holocauste
c’était du moins ce que pensaient leurs bourreaux.
Ils s’étaient enrichis sur leurs dos,
inconscients car sans conscience.
Ils mesuraient leurs vies à l’once de l’or
car même leurs os avaient été brisés.
Seulement ils ne pouvaient se laver les mains,
l’or les en empêchait.
Leurs doigts étaient rouges
tant les morsures de l’or étaient cinglantes
Car l’or ne désirait qu’une chose :
retrouver les mâchoires édentées,
retrouver les bouches sans lèvres,
retrouver la terre des hommes.
Et tant que leurs mains sales ne seraient pas mortes de la peste noire
il continuerait à les mordre.