1205 - Droits de l’homme et Constitution européenne
N. Lygeros
Le Traité de la Constitution européenne contrairement à ce qui est annoncé n’est ni difficile ni complexe. Il est doté d’une structure qui sans être normative, est logique et cohérente avec l’évolution diachronique de l’Union Européenne. Quant à sa base en ce qui concerne le domaine des droits de l’homme i.e. sa seconde partie, elle consolide fortement ses caractéristiques antérieures aussi les critiques qui proviennent d’extrême droite sont non seulement injustifiées mais de plus fallacieuses. L’existence de cette injustice s’explique par le slogan de l’Union Européenne à savoir : unie dans la diversité. Le Traité de la Constitution européenne ne représente pas une ouverture non contrôlée à tout et n’importe quoi. Bien au contraire, il permet d’attribuer une ontologie efficace à cette diversité. Car la diversité ne constitue une richesse que si elle est organisée via un processus qui utilise le schéma mental du mix stratégique. Cette consolidation structurelle ne peut donc être interprétée comme une aliénation des entités nationales. Et sur ce point l’entrée dans l’Union Européenne en 2007 de la Bulgarie et de la Roumanie est totalement indépendante de la ratification du Traité aussi ce dernier ne peut être rendu responsable de cette décision ni de manière négative ni de manière positive. Sa structure ne lui permet d’être effectif qu’après le 1er novembre 2006 après une ratification unanime. Ainsi si nous devons le rendre responsable de quelque chose nous devons regarder le futur des droits de l’Homme sur le continent européen. Dans ce sens il représente la continuation de l’œuvre de Voltaire mais aussi de Hugo. Le Traité ne rejette pas la différence, il l’utilise pour asseoir ses bases. Organisée comme une structure ouverte dans le sens de Eco, il ne laisse pas de place à l’affabulation des interprétations fallacieuses. Si celles-ci parviennent à influencer des communautés c’est que ces dernières n’ont pas une véritable connaissance du Traité. Sensible aux droits de l’homme en raison des souffrances qu’elles ont subies si elles ne se maintiennent pas dans un cadre cohérent, stratégique et efficace alors elles deviennent facilement influençables et manipulables. Seulement ce serait une grave erreur que de tomber dans le piège de l’extrémisme puisque c’est justifier ce dernier qui nie l’existence de certains faits imprescriptibles. Ceux qui n’ont pas lu le traité doivent prendre conscience que son existence aurait évité les nombreuses horreurs du XXème siècle. La ratification du Traité n’est pas seulement un problème national, ni même européen. Il s’agit d’un devoir de mémoire envers les victimes du passé afin de protéger les hommes du futur. Ceux qui persistent en disant que le traité ne protège pas les droits de l’homme sont non seulement de mauvaise foi mais sont coupables de certains crimes dénoncés par l’existence même du traité.