11505 - Bataille mentale
N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras
– Maître, quand je prends une leçon avec vous, je sens que vous me préparez.
– Il n’y a pas d’autre raison.
– Alors que je suis une fille.
– Tu es un homme. Il n’y a pas de différence entre mes élèves.
– Et si je ne peux pas soulever l’épée.
– Chacun désigne ce qu’est son épée.
– Nous avons le choix…
– La bataille mentale concerne tous les hommes libres.
– Eh bien, je suis libre moi aussi.
– Ceci est ton premier choix.
– Après l’existence du maître.
– La liberté veut les savoirs.
– Je le vois et l’apprends.
– Alors, tu deviens plus humaine.
– Grâce à notre connaissance.
– Les Grecs sont accueillants à la pensée.
– Car nous connaissons la valeur de l’autre.
– Car nous sommes les autres « autres ».
– Et pas nous.
– C’est pourquoi nous partageons nos connaissances.
– C’est une façon de penser.
– Et c’est devenu un mode de vie.
– Parce que nous sommes les prochains.
– Car nous écoutons les précédents.
– L’œuvre du pont.
– C’est pour cela que tu dois être préparée.
– Pour les attaques, maître ?
– Pour la contre-attaque de l’hellénisme.
– Ils nous frapperont, les barbares ?
– Mais nous résisterons.
– Le pourrons-nous ?
– Regarde des livres…
– Que dois-je regarder ?
– La résistance du temps.
– Les nôtres sont morts pour les sauver.
– C’est notre rôle.
– Il ne faut perdre aucun livre.
– Le plus important est la bibliothèque.
– Mais c’est énorme ! Comment allons-nous la protéger ?
– Ils l’ont apprise, les monstres sacrés.
– Et nous les disciples qu’allons-nous faire ?
– Lisez pour apprendre la valeur de notre civilisation.
– Et si les bêtes viennent ?
– Alors, restez à mon côté.
– Et si nous avons peur ?
– Celui qui sait…
– n’a pas peur.
– Maître, je veux me battre avec vous, même si je suis petite.
– Tu lis déjà les symboles.
– Et ?
– Ce sont nos alliages.
– Nos épées.
– Contre l’oubli.
– Maître, je veux que vous m’appreniez le plus que vous pouvez.
– Cela tu ne pourras le supporter.
– Pourquoi ?
– Parce que tu n’es pas morte encore.
– Je ne vous comprends pas.
– Au commencement, la mort.
– Mais vous combien de fois êtes-vous mort ?
– Aussi souvent que ma patrie en a eu besoin pour aller au combat.
– La prochaine fois, maître, je ne vous laisserai pas mourir seul et nous reviendrons ensemble.