10483 - Sur les problèmes logistiques de la bataille d’Acre
N. Lygeros
Ce serait une erreur grave de considérer la bataille d’Acre ou pour être encore plus précis le Siège comme un élément à part entière de la Troisième Croisade. En effet celui-ci commença bien avant l’arrivée du Roi de France et du Roi d’Angleterre. Il s’agit donc d’une partie d’échecs commencée qu’opposait d’une part l’armée, petite d’ailleurs, de Guy de Lusignan qui n’était pas reconnu par Conrad de Montferrat et d’autre part les assiégés mais aussi Saladin qui était occupé au siège de Beaufort. Cette situation n’était qu’en apparence stable car l’effort logistique des Croisés ne cessait de la faire évoluer. Les assiégeants ne parvenaient pas à venir à bout des assiégés car ils étaient eux-mêmes attaqués par Saladin. Mais les nouveaux renforts permirent d’étendre le front de l’investissement. Cela obligea Saladin à livrer bataille pour le rompre et du coup, il rapprocha son camp. Les Croisés alors l’attaquèrent, enfoncèrent l’armée mais furent refoulés et sans la défense de Geoffroy de Lusignan et la couverture de la retraite par les Templiers, l’échec aurait été cuisant. Saladin revint tout de même sur ses positions antérieures. Les Croisés coupèrent les liaisons maritimes de la ville. L’arrivée d’autres navires Francs permit d’obtenir du bois pour les retranchements et les machines de siège. C’est ainsi qu’en avril 1190, les Croisés construisirent des tours de bois que les assiégés tentèrent d’incendier. Ces lenteurs excédèrent les sergent de l’armée franque et ils tentèrent une attaque surprise contre le camp musulman, en vain. Les chevaliers intervinrent pour sauver les rescapés et il fallut attendre un nouveau soutien logistique pour changer la situation.