523 - Sur les fondements de la psychométrie extrême

N. Lygeros

Dans un article précédent, nous avons montré que les tests de rapidité n’avaient un domaine de validité que dans la partie linéaire de la hiérarchie hyperbolique de l’intelligence extrême. En d’autre termes, ils ne peuvent mesurer véritablement l’intelligence que jusqu’à la première phase de M-classification. Ce domaine de validité est une composante intrinsèque du test puiqu’il est la conséquence immédiate de ses caractéristiques principales à savoir : un spectre centré sur la moyenne, une norme effective pour une population massive mais aléatoire, un temps de passage très court, la simplicité structurelle des items et enfin un questionnaire à choix multiple.

Conscients de ses difficultés, certains créateurs de tests ont tenté d’y remédier en éliminant la contrainte temporelle mais en conservant le questionnaire à choix multiple. Même si il est vrai que cette étape a constitué un progrès dans le domaine puisque cela permet d’éviter dans une certaine mesure le phénomène d’entraînement à la rapidité qui fausse les valeurs obtenues, il n’en demeure pas moins que le questionnaire à choix multiple ne peut être une solution. En effet l’idée de ce dernier est basée sur l’existence d’un univers de résolution clos dont le seul problème est la notion de distracteur. Or cette notion n’est construite que sur une population massive. Le distracteur n’est véritablement perturbateur que pour la masse. Ainsi, si le distracteur est quelque peu différent, il n’est plus différencié de la solution et finit par conséquent, dans ce type de test, par devenir une réponse possible. De plus l’univers clos est intrinséquement en contradiction avec les principes de bases de ce que nous nommons l’intelligence puisqu’il permet un traitement pour ainsi dire automatique des items. Le candidat ne se contente pas de rechercher la solution, il s’aide en éliminant les possibilités manifestement impossibles, réduisant ainsi les possibilités d’échec et augmentant artificiellement son résultat théorique. Les tests à questionnaire multiple sont donc toujours surnormés.
Ces commentaires sembleraient sans doute trop théoriques au goût de certains s’ils n’étaient pas confirmés par la vie interieure des sociétés à haut qi. En effet celle-ci est tout à fait caractéristique de la situation puisqu’elle représente une extention naturelle de la structure de ce type de test et ce independament du niveau de recrutement. Force est de constater que les candidats ayant obtenus des scores élevés à ce type de test, ne sont en realité capables que de cela. Aussitôt mis dans un milieu selectionné par ce critère, ils se retrouvent dans la même situation que la masse. Ainsi ils ne sont guère réactifs et sont surtout très passifs. Ils pensent certes suivre un minimum certaines conversations mais n’y tiennent que le rôle de figurants. Et lorsqu’ils tentent de proposer un nouveau sujet, celui-ci appartient toujours à un domaine normal. Leur part d’initiative et de créativité correspond à celui de la population moyenne et montre que ce type de test n’est pas filtrant dans ces domaines qui sont des composantes essentielles de l’intelligence extrême.
En réalité l’utilisation d’un questionnaire à choix multiple est pour ainsi dire une négation de l’intelligence extrême puisqu’il ne permet pas à celle-ci de se déplacer dans ses composantes hyperboliques. Alors que la diversité des approches et des méthodes de résolution employées dans les tests de puissance ouverts est tout à fait révélatrice de cette attitude. Cela n’a évidemment rien de révolutionnaire puisque c’est une conséquence de ce que nous appelons les problèmes ouverts dont le spectre méthodologique permet de discriminer fortement les individus dotés d’une intelligence extrême du reste de la population. Sans les libertés temporelles et spatiales, aucun test ne peut prétendre appartenir à la psychométrie extrême, il n’est qu’une extrapolation massive.