5150 - L’aveu du frère

N. Lygeros

« J’ai dû dépenser,

aussitôt la lettre reçue,

presque tout pour des couleurs et des toiles,

et je voudrais bien

qu’il te soit possible

de m’envoyer encore quelque chose

de ces jours-ci. »

Il était impossible

de ne pas dire la vérité.

Le manque était cruel

mais il fallait l’avouer.

Sinon comment vivre

dans le mensonge social ?

Les couleurs et les toiles

étaient nécessaires

à cette création

qui ne pouvait attendre,

au génie humain

qui savait pertinemment

que son temps était compté.

Tel était la raison

de l’aveu du frère.