422 - L’hirondelle de la blessure

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Quand je suis né
le temps coula sur mon sang
et ouvrit ma vie comme une blessure.

Mais quand j’ai baisé
les lèvres qui ne souriaient jamais
j’ai bu la flamme de la mémoire.

Et quand ils m’ont crucifié
je n’ai pas senti les clous de la torture
seulement la lumière du monde qui abreuve la terre.

Mais quand je suis mort
je n’ai pas oublié l’île mordorée
et j’ai allumé l’hirondelle sur l’âme.